Tumeur hypophysaire

[HopeRatoune]

Bonjour à tous.tes, voilà, je me pose des questions sur le côté génétique des tumeurs hypophysaire, et j'aimerais pouvoir en apprendre plus sur le sujet, alors amis.es éleveur.ses et passionné, la discussion est ouverte 🙂.

À savoir niveau gène, si ce serait dû potentiellement à un gène dominant dont un seul exemplaire suffit à ce que la maladie apparaisse, si ce serait dû à un gène récessif? Est ce qu'il peut y'avoir plusieurs gènes qui peuvent provoquer la maladie et que sur certaines branches il y ai un caractère dominant et sur d'autres un caractère récessif? 

[Tani]

C'est un sujet très intéressant, je ne sais pas si on a avancé là-dessus.

Je me souviens juste que le Dr Bulliot aurait souhaité opérer les TM mais il a quitté son cabinet avant. 

S'il continue son activité à l'étranger, peut-être qu'il a progressé sur cette question ?

Désolée de ne pas pouvoir t'aider davantage.

@Ambrozy nous avait sorti les chiffres des rats de labo atteints à 24 mois (je crois) et c'était énorme.

 

Si tu trouves de nouvelles informations, ça ferait un bon sujet pour l'EdS aussi !

[Ambrozy]

Les tumeurs hypophysaires n'ont pas une origine purement génétique, ni monogénique. Ce sont comme la plupart des tumeurs spontanées fréquentes des pathologies multifactorielles, qui dépendent de facteurs extrinsèques (environnement, polluants, mode de vie du rat notamment stérilisation ou non, alimentation, parité des femelles, activité physique) mais aussi intrinsèques (génétique, vieillissement). 

Et les gènes qui pourraient être impliqués sont probablement impliqués dans des fonctions métaboliques, donc ce n'est pas aussi dichotomique que "dominant" ou "récessif" dans le contexte. Ça pourrait être par exemple des gènes liés aux récepteurs hormonaux, à la fertilité, à la régulation dopaminergique... dont les variantes alléliques et niveaux d'expression seraient plus ou moins corrélés à l'apparition des tumeurs. Mais avec le poids de l'environnement, à génétique identique, certains rats en vieillissant déclareraient des tumeurs et d'autres pas. Certains vivent assez vieux pour développer une TH donc on les pense plus prédisposés que d'autres qui sont simplement morts trop tôt pour déclarer la maladie. Bref, c'est très complexe, à de nombreux niveaux.

 

Globalement ça a l'air d'être des tumeurs hormono-dépendantes et la plupart sont des adénomes à prolactine, donc tout ce qui favorise l'imprégnation hormonale sexuelle (nulliparité, chaleurs tardives, rat non stérilisé, rat "particulièrement hormoné") devrait les favoriser. Ça reste aussi une maladie du vieillissement, parfois assez inévitable si on a la chance d'avoir un rat qui vit vieux, et assez logique au regard du fait que le rat est une espèce très prolifique, encore plus pour les domestiques qui s'affranchissent des contraintes des saisons.

 

Je n'ai plus les statistiques, Artefact et Limë avaient du les avoir sur les Wistar Hannover, mais chez la plupart des souches de labo (Sprague Dawley, Wistar...) on avait des chiffres autour de 50-75% sur les nécropsies je crois, et il y avait également beaucoup de tumeurs mammaires qui sont aussi liées à l'imprégnation hormonale. Ça ne veut pas dire que tous les rats étaient symptomatiques néanmoins ; c'est un peu comme le cancer de la prostate chez les humains, c'est très fréquent, beaucoup d'hommes en ont sans le savoir, car ils sont peu symptomatiques donc non diagnostiqué, et ce n'est pas ça qui les tuera au final.

 

En soit si on veut appliquer ça à de l'élevage, ce n'est ni plus ni moins que la logique suivie par les éleveurs actuels. On reproduit des rats, on suit les parents et le devenir des fratries, et on essaye de favoriser la reproduction de descendants de rats ayant été relativement indemnes des pathologies qu'on veut éviter. Et du côté des adoptants, on essaye d'avoir les meilleures conditions de maintien possible, de diagnostiquer le plus tôt possible lorsqu'il y a des signes, pour adapter l'environnement et éventuellement introduire un traitement, pour améliorer la qualité de vie et permettre la meilleure survie.

[Albuquerque]

Le 13/07/2025 à 23:08, Tani a dit :

Si tu trouves de nouvelles informations, ça ferait un bon sujet pour l'EdS aussi !

J'adore la réponse d'Ambrozy, dont le commentaire mériterait presque déjà d’être un article de l’EdS à lui tout seul 

 

Je rebondis là-dessus parce que le sujet des tumeurs hypophysaires (TH) touche à de nombreux aspects de la biologie du rat, et mérite sans doute un article complet dans l'EdS, notamment pour :

 

• Démystifier la part génétique réelle vs les fantasmes de “gène maudit”

(les TH n’obéissent pas à une transmission mendélienne simple — dominante/récessive — ; plusieurs gènes liés à la régulation hormonale peuvent moduler le risque ; et une même lignée peut produire à la fois des individus atteints et indemnes.)

 

• Mieux comprendre les mécanismes hormonaux associés

(en particulier les rôles de la dopamine, des œstrogènes et de la prolactine dans la genèse des prolactinomes.)

 

• Proposer des pistes concrètes pour les éleveurs et les adoptants qui souhaitent limiter les risques ou mieux les détecter

(détection précoce = meilleure qualité de vie ; limiter les polluants et le stress ; agir sur l’environnement et l’alimentation...)

 

• Évoquer d’autres pathologies pouvant imiter une TH

(AVC, abcès cérébraux/otite interne, autres tumeurs cérébrales, insulinome, hyperthermie, déshydratation, sarcopénie chez le rat âgé...)

 

 

 

Bref, un sujet aussi fréquent que complexe, et tout comme vous, je crois qui gagnerait à être centralisé et illustré dans un article collaboratif. S’il y a des intéressé pour co-construire ça, je suis partante ! 😊