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  • N° 16 - Association et refuges - Raz-de-marée à Larkencielle

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    L'Écho des Sputniks

    Raz-de-marée à Larkencielle

     

    Depuis sa création en 2018 l’association Larkencielle a déjà pris part à 3 gros sauvetages, le dernier
    datant de mai 2021. Mais qu’impliquent ces prises en charge ? La présidente de l’association répond à nos questions pour vous faire découvrir les dessous de ces sauvetages.


    Comment êtes-vous mis au courant d’une grosse saisie ou sauvetage à venir ?
    Nous sommes contactés par de plus grosses structures que la nôtre, que ce soient des associations ou des organismes plus officiels comme la fourrière – comme cela a été le cas pour le premier sauvetage des 300 – ou la mairie. Il y a aussi les fois où tu vois quelque chose traîner sur les réseaux, et tu le choppes en vol, tu essaies de voir qui contacter et tu te greffes au projet tout simplement.


    Qu’est ce qui conditionne votre participation à ce sauvetage ?
    Je ne suis pas certaine qu’il y ait vraiment des conditions. Disons qu’il faut que ce soient majoritairement des rats, non pas que nous n’aimons pas les autres animaux, mais l’équipe et moi-même nous y connaissons surtout en rats domestiques et sommes équipés pour les NACs comme les rats. Après, à partir du moment où on reçoit un appel à l’aide pour une urgence et/ou un gros nombre d’animaux, on dit juste ‘oui’, on demande ce qu’on peut faire et on le fait. Clairement, si on nous contactait pour 400 hamsters demain, je ne refuserais pas d’aider, mais en aucun cas je prendrais la décision d’accueillir tout ce petit monde. Chacun son travail ! Il y a d’excellentes associations spécialisée hamsters et, bien sûr que je me sentirais concernée, bien sûr que je pourrais dépanner, mais sur le long terme je ferais sûrement plus de mal que de bien car je ne m’y connais juste
    pas et l’équipe non plus ! Nous n’avons aucun réseau hamster, ni même aucun support. On verra ça le jour où SRFA décidera de se diversifier, peut-être (wink wink).

     

    Pour imager un peu, je sais que le peu d’animaux hors rats que nous avons eu à l’adoption ici sont restés beauuuucoup plus longtemps en moyenne. Souvent, ils sont transférés à des associations « qui savent », ou nous sommes aidés par des personnes dont c’est le métier pour leur replacement. Donc en résumé, la condition, c’est qu’on soit compétents, j’imagine.

     

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    Comment est-ce que vous préparez le sauvetage en amont ?
    Il n’y a pas vraiment d’amont en fait. On est contactés le jour même, un ou deux jours avant dans le meilleur des cas. De ce que je sais, les
     vois où j’ai été prévenue plus en amont, les personnes saisies étaient également au courant et ont déplacé leurs animaux, les sauvetages ont donc échoué (et légalement un dossier de ce genre prend malheureusement pas mal d’années avant d’en arriver à la saisie). Une saisie comme ça devait avoir lieu un jour dans le sud. Miracle, on m’en parle deux bonnes semaines avant. Sur le coup, j’étais contente de pouvoir m’organiser, mais je me suis rendu compte du souci quand j’ai dû contacter les associations avec qui je travaille. Vas-y pour expliquer le truc toi : « Oui alors il y aura à peu près 200 rats, mais je ne peux pas te donner de date exacte ni t’envoyer de photos ni te dire qui m’a contacté parce que le dossier est confidentiel légalement. Mais promis juré ils seront là, hein. T’as combien de place du coup ? » Et c’est pas le plus compliqué, le plus compliqué c’est quand la saisie ne fonctionne pas et que c’est toi qui dois justifier le truc sans aucune info : « Oui alors tu vois les 40 places que tu gardes depuis deux semaines ? Bon ben en fait on en a plus besoin merciiii » (paie ta confiance pour la suite !).


    Donc au final, c’est rare que l’on soit vraiment prévenus assez longtemps à l’avance afin de s’organiser correctement et quand c’est le cas, en vrai, tant qu’on n’a pas d’informations pour communiquer, ça sert pas à grand-chose en fait, parce que rien n’est vraiment précis. Tu ne sauras que le jour J ce qui se passe, combien ils sont, dans quel état, etc. Pas avant. Tu peux spéculer, mais ça reste des données incontrôlables… Sinon, dans les grandes lignes et pour les bases, on sait à peu près dans quoi on met les pieds maintenant : je sais par exemple qu’on aura besoin d’aide sur la page, besoin d’aide sur place et financièrement parlant, du coup on met tout en place le plus tôt possible et on mobilise un maximum de personnes afin que ça se fasse dans les meilleures conditions.

     

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    Comment ça se passe « sur place » ? Est-ce que vous allez systématiquement récupérer les animaux ?
    Parfois on a besoin de nous pour aider lors de l’arrivage. Parfois plus tôt dans l’organisation ou parfois plus tard simplement pour faire partie des associations qui prennent en charge quelques loulous. La dernière fois, l’association qui nous a contactés nous a demandé de travailler avec eux directement pour la saisie. Nous avons donc réceptionné la quasi-totalité des loulous ici et nous avons réalisé sur place es premiers soins, etc. D’autres fois, c’est nous qui sommes allés sur place entre autres pour sexer et emporter les cas les plus complexes. En vrai, ça dépend vraiment de la situation.


    Comment se gère le « après » ?
    En général, avec un sauvetage comme le dernier, on en a « à peu près » pour 6 mois. Les soins, la sociabilisation, les décès, les adoptions, les… Donc, pendant cinq à six mois, on ne prend plus beaucoup en charge et nous effectuons un gros travail de sociabilisation et de soins. Je préfère sociabiliser un loulou pendant 6 mois, prendre mon temps et trouver l’adoptant idéal pour lui plutôt que de brasser énormément d’adoptions en très peu de temps.


    On n’est pas une très vieille association mais je trouve que maintenant, on a trouvé notre rythme à nous, et même si on fait genre deux adoptions au lieu de vingt par mois, ce sont deux adoptions dont on est sûrs et qui représentent notre éthique.


    Pour savoir confier le bon rat au bon adoptant, ben faut connaître le loulou. Faut parler d’eux, communiquer à leur sujet, relayer les infos
    pour obtenir du soutien et de l’aide, et quoi de mieux que bien connaître ses protégés pour ça ?


    Le truc, c’est que parfois, lors de sauvetages de loulous entassés chez des particuliers, c’est qu’ils se reproduisent entre eux encore et encore, et lorsqu’ils arrivent chez nous, ils se ressemblent tous énormément. C’est une des raisons pour lesquelles je n’ai pas encore terminé les fiches d’adoption des filles : elles sont difficilement dissociables, et quand je pense qu’une d’elles est Plume plutôt que Claire (ou le contraire) je finis par me rendre compte que je me suis encore plantée. Elles ont, heureusement pour moi, des âges différents, ce qui me permet de toujours m’y retrouver haha. Ça n’empêche que réaliser leurs fiches est un enfer ! Bref, le « après » est plus calme, on pare au plus urgent et au fur et à mesure des adoptions, des prises en charges des soins et de l’entraide de toutes et tous, la tension diminue progressivement et je finis même par avoir le temps d’écrire des pavés chiants de 2000 mots pour l’EDS.

     

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    Qu’est ce qui est le plus difficile ?
    J’ai demandé à l’équipe ce qui leur semblait, qu’ils soient sur place ou non, être le plus compliqué lors des gros sauvetages. J’ai du coup plusieurs points de vue à donner, mais deux choses ressortent énormément : le facteur humain et la responsabilité dudit sauvetage.
    Le « facteur humain » kessesse ? Parfois je pense que l’humain ne se rend pas compte. De quoi ? Un peu de tout.
    Quand quelqu’un s’engage comme bénévole pour nettoyer une cage et qu’il ne prévient même pas qu’il ne passera finalement pas, je ne pense pas qu’il se rende compte que ben, la cage ne sera pas faite le jour en question, mais qu’en plus les ratoutous seront forcément moins stimulés et vivront de fait dans de moins bonnes conditions le temps que je rattrape ça.


    Quand tu es sur un dossier d’adoption depuis plus de deux mois pour l’adoption d’un rat et que la personne te répond soudainement plus, alors que tu t’es pris la tête à lui répondre des mails de quinze paragraphes, que tu lui a proposé tes propres cages en dépannage et que malgré ça, tu n’as même pas le droit à un « Merci mais on a trouvé ailleurs », c’est pareil.


    Je pense que les gars se disent juste qu’on fait ça tous les jours en fait, et que ça ne changera rien à notre vie qu’ils ne répondent plus. Du coup je vous laisserai imaginer ce que ça peut donner en plein sauvetage, quand t’as fatalement plus de trucs à gérer et que, forcément, les demandes qu’elles soient positives ou négatives sont multipliées. J’ai cité deux exemples vraiment bateau, mais j’ai déjà vu des trucs un peu plus handicapants comme une association qui n’honore pas son engagement et qui nous laisse sur les bras plus d’une quinzaine de loulous, ou une inconnue qui nous fait un procès d’intention sur les réseaux parce que dans la cage y a pas assez de biberons à son goût (la vie associative, c’est palpitant). Je pense que le truc le plus grave que j’ai pu voir jusque-là, c’est des associations prendre en charge des loulous potentiellement porteurs de la leptospirose sans JAMAIS demander de test.


    Nous avons choisi de demander et payer des tests avant de réceptionner « les nôtres » et il s’est avéré que ce n’était malheureusement pas qu’une hypothèse. Bref, voilà ce que j’appelle « le facteur humain ». Maintenant il y a aussi la responsabilité. Quand tu ouvres tes portes pour récupérer des loulous qui viennent d’un endroit affreux, tu sais qu’il y en a qui vont mourir chez toi. Et c’est bien de le savoir, mais le vivre c’est tout à fait différent finalement. Il y en a certains auxquels tu n’auras pas forcément le temps de t’attacher, mais évidemment, ça te touchera. Mais il y a surtout ceux pour qui tu vas te battre plus que jamais, et eux, quand ils partent malgré tous tes efforts, c’est juste un énorme échec invivable moralement. Nous sommes, même si ce n’est que quelques heures, quelques jours, quelques semaines, responsables des animaux qui vivent à nos côtés.


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    À partager ? L’amour des ratoutous, wesh !


    Texte : Bellefeegore. Photos : Larkencielle.

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