Très impliqués depuis des années au sein de la communauté ratouphile française et suédoise, les Ikérats vous expliquent tout sur leur raterie axée sur le husky, le dumbo et l’agility !
Depuis quand faites-vous de la reproduction ?
J’ai eu ma première portée en 1999, une portée de 12 ratons, avec une maman merveilleuse, Mikado, une rate exceptionnelle.
Officiellement je suis dans l’élevage depuis 2014 avec mon projet actuel qui porte sur le husky, le dumbo et la prédisposition à l’agility.
Quels sont vos objectifs et méthodes de travail ?
En premier lieu je veux pouvoir continuer à faire naître des rats qui me plaisent dans de bonnes conditions. Les rats qui me plaisent sont husky, dumbo et complètement zinzins. J’essaie de choisir des reproducteurs en bonne santé, qui portent ou expriment les traits qui m’intéressent. Je suis assez limitée dans mes adoptions du fait que personne ne travaille le husky près de chez moi, donc je passe beaucoup par des porteurs.
Les Ikérats présents chez moi aujourd’hui ne sont dans l’ensemble pas du tout représentatifs physiquement de l’idéal un peu fou que j’avais à la base, c’est à dire obtenir une espèce de « husky self », un rat totalement noir avec la flèche et les joues blanches.
J’essaie de travailler le contrôle de la déteinte du husky, c’est assez difficile mais jusqu’à maintenant j’ai réussi à obtenir des rats qui décolorent assez tard et gardent de la couleur jusqu’à la fin de leur vie.
J’ai la chance d’avoir une famille de rats qui présente des prédispositions à l’agility, ce qui se traduit par des rats très très actifs et qui recherchent activement le contact de l’humain. C’est vraiment un aspect qu’il m’importe de conserver au fil des générations, et c’est vraiment ce point qui ressort sur chaque portée d’Ikérats. Je suis assez satisfaite à ce niveau là.
J’essaie aussi de travailler sans consanguinité, ou si je n’ai pas le choix de garder le taux en dessous de 10%. Une de mes prochaines portées sera consanguine, ça ne m’arrange pas vraiment, mais je suis vraiment limitée dans le choix de mes reproducteurs.
Quel bilan pouvez-vous faire de votre travail ?
Un peu mitigé. Certains point sont très positifs, comme le tempérament de ma famille, d’autres moins, comme la santé que je cherche à stabiliser. Les trois dernières portées sont assez prometteuses à ce niveau, c’est l’apport de sang Porlamarkens qui a beaucoup aidé à stabiliser la santé. J’ai de ce fait beaucoup moins de husky mais moins de soucis de santé.
Qui sont vos partenaires ?
Senalina et ses Voleurs de Miettes sur le travail du husky principalement. Ce n’est pas toujours facile de travailler ensemble car nous sommes Interview 4 séparées par 2000 km, mais on communique, on échange beaucoup d’idées, on se fait mutuellement avancer. Senalina est plus qu’une partenaire, c’est devenue une amie au fil des années. Elle fait beaucoup de recherches, tout ce qui tourne autour du rat l’intéresse énormément, elle veut toujours en savoir plus, son site est une mine d’informations.
Du côté suédois, je travaille pas mal avec Désirée et ses Porlamarkens, elle a un projet hooded. C’est l’une des 4 rateries enregistrées officiellement au SRS (Svenska Råttsällskapet), elle y est enregistrée depuis 2000 et elle élève des rats depuis une vingtaine d’années. J’ai appris beaucoup avec elle aussi, notamment au niveau de la morphologie du rat et du standard, je fais d’ailleurs ma formation de juge standard avec Désirée comme mentor et ma formation sera complète en fin d’année. Elle est présidente du SSV (Sydsveriges Smådjursvänner) et a été présidente du SRS.
Dernièrement j’ai commencé un partenariat avec Linnea et sa future raterie Nakenfis (la première portée est en route) qui elle a un projet nu, ou fuzz pour être plus exacte. Je la guide dans les choix de ses reproducteurs, je la conseille pour les saillies, la gestation, bientôt la naissance, bref je l’accompagne dans son projet. On a décidé que j’adopterai les femelles qu’elle compte garder pour son projet, de son côté elle est prête à accueillir des mâles pour mon projet, c’est pratique pour nous car nous sommes peu nombreuses en Suède à vouloir faire de la reproduction en gardant vraiment cette idée d’éthique et de transparence.
Un petit mot sur les spécificités suédoises (différences de méthodes, choix des reproducteurs) ?
C’est comme partout, il y a du bon et du mauvais, avec des élevages sérieux ou pas du tout. Beaucoup basent leur travail sur le standard, certains travaillent plutôt sur la prédisposition à l’agility, d’autres accordent plus d’importance au caractère, mais le point important reste souvent la santé.
Au niveau éthique j’ai pu observer certaines différences, avec par exemple une tolérance zéro pour l’agressivité. Un rat qui mord est euthanasié alors qu’en France on passera plutôt par la castration. J’essaie de changer un peu cette mentalité car je trouve cette solution extrême, ayant moi même réhabilité quelques rats très difficiles.
Je vois beaucoup de rehoming chez des rateries qui se prétendent réputées, ça me choque. J’essaie de faire bouger les choses, à petite échelle pour l’instant, avec par exemple Nakenfis qui a la même vision de l’élevage que moi et que j’espère pouvoir accompagner encore longtemps.
Quelles sont vos difficultés liées à la distance (coût des covoiturages, etc) ?
Difficultés liées à la distance… Je ne peux pas adopter sur une portée française sur un coup de cœur par exemple, parce que ça implique une organisation et un coût non négligeables. J’adopte en France quand j’amène mes propres ratons, mais encore faut-il qu’il y ait une portée 5 intéressante pour moi à ce moment-là, ça n’est pas facile. Je ne vais pas rentrer dans le détail du coût du covoiturage de mes ratons jusqu’en France, je vais résumer avec « un bras et demi », mais je propose maintenant un forfait covoiturage pour mes adoptants francophones.
Quelles sont vos implications dans le monde du rat en France et en Suède ?
Je vais commencer par la Suède. Je suis membre du SRS (Svenska Råttsällskapet, l’association nationale des amateurs de rats), je ne suis pas impliquée dans la gestion de l’association, je suis membre principalement pour avoir mes rats inscrits au registre (un registre papier qui remonte aux années 80 !!!), je participe à quelques shows de temps en temps. Je suis aussi en plein processus de candidature pour devenir éleveuse enregistrée avec mes Ikérats.
Je suis aussi membre du SSV (Sydsveriges Smådjursvänner, association régionale d’amateurs de petits animaux) où je suis très active car j’en suis la vice-présidente. On essaye d’organiser 3 ou 4 shows par an. J’aime beaucoup cette association, il y a vraiment une bonne ambiance et on s’amuse beaucoup, même si il y a beaucoup de travail pour organiser les shows. En show nous proposons des jugement en classe Standard et classe Pet pour les cochons d’Inde, les lapins, les gerbilles, les souris, les hamsters et les rats, nous avons aussi des concours d’agility pour les différentes espèces. C’est intéressant et parfois étonnant de découvrir d’autres espèces de rongeurs et leurs performances que l’on aurait pas soupçonné avant de les côtoyer en show. De mon côté ça me permet de faire découvrir le rat domestique, et de faire tomber l’image souvent négative de notre animal de compagnie préféré.
Direction la France maintenant ! Je suis membre des Ratouphiles Associés depuis 2014 (avec une année d’interruption vers 2015-2016) où je suis active par intermittence, car beaucoup d’autres projets à côté, j’essaie cependant de toujours participer à l’évaluation des nouveaux membres et à la réalisation de travaux graphiques.
Ensuite l’association SRFA ! Qui me prend toute mon énergie en ce moment. J’y suis active dans l’ombre. En ce moment je gère deux équipes, l’une assignée à la rédaction du standard français avec Cundolë et Becaria, l’autre à la création de la classe Pet avec Senalina, Vazaha et Tani, ce sont de nombreuses réunions de travail. Quand ces deux projets seront terminés je passerai à l’agility. Le but de ces projets est de pouvoir proposer des shows SRFA dans un avenir proche.
