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hommage tardif


dini

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Ma douce... Tu t'en est allée le 26 septembre 2007, j'ai pas envie d'écrire sur toi au passé mais tu mérite un hommage, toi qui étais exceptionnelle et qui même morte et enterrée reste exceptionnelle...

 

 

Un après midi de juin 2006, j'ai craqué et sans prévenir personne je t'ai adoptée. Je me suis approchée de votre aquarium où vous étiez toi et tes frères et soeurs ; tous pareils : tous beiges. Je vous ai présenté ma main, j'ai caressé tout le petit monde et tout ce petit monde s'est montré curieux. Choisir? Impossible... Alors j'en ai sorti un, comme ça, au hasard ; tu étais une petite femelle. Jamais je n'ai eu coup de main aussi chanceux de ma vie...

 

 

Ton joli poil beige a commencé à changé ; à ma grande surprise du noir colorait peu à peu le bout de ton nez, l'extrémité de tes oreilles et la base de ta queue. Tu devenais une magnifique siamoise, magnifique mais ridicule et adorable aussi avec ce nez noirci qu'on aurait dit sortit d'une cheminée et qui me faisais tant sourire... Tu étais une ratte très belle et même cette saloperie qui te faisait tant maigrir n'a su entraver ta beauté à mes yeux.

 

Mais c'était loin d'être ta seule qualité ; elle n'était rien à côté de ton caractère : tu étais une perle rare...

Un vrai mâle! Très calme, même petite, douce, adorable, affectueuse, pot de colle... Ratte parfaite qui ne faisait jamais de bêtise, qui ne m'a rien rongé, qui avait juste besoin de présence, de chaleur, de calins.

 

Tu n'étais pas le genre à te faire trimbaler sur l'épaule ; par contre, dès que je me posait quelque part, tu y venais. Tu pouvais y rester des heures si je ne t'en bougeais pas. J'aimais ces heures là... et quand je faisais mes devoirs jusqu'à pas d'heure le soir, et que vous aviez quartier libre dans la chambre, c'était pareil. Tu vadrouillais une petite demi-heure, puis tu venais te poser sur mes cuisses ou dans mon cou. Tu ne dormais pas forcément mais tu étais là allongée sur moi, sans bouger, calme, bien visiblement.

Et puis des fois on dormait ensemble. J'avais tellement peur de t'écraser! Mais bizarrement je me réveillais toujours dans la même position dans laquelle je m'étais endormie. Sans doute cette peur de t'écraser... Et toi non plus tu n'avais pas bougé : en m'endormant tu étais dans mon cou et à mon réveil tu y étais toujours. Ah si, une fois t'as bougé ; je t'ai retrouvée allongée sur le matelas, collée à moi...

Reviens!

Reviens sur les genoux de maman et une dernière fois endors toi, confiante, pendant que je te carresse...

 

 

Et puis y'avait le fauteuil rouge que t'aimais tant. Ce fauteuil et son bordel de fringues dans lequel tu aimais passer tes journées à dormir, glander. J'avais juste à soulever quelques pulls et t'étais là avec ton nez noirci qui pointait, reniflait, questionnant le pourquoi de ce dérangement.

Des fois tu te posais sur les accoudoirs et tu me regardais, me fixant ou me scannant. Maintenant le fauteuil paraît si vide, même avec son bordel, et plus personne ne me regarde depuis ses accoudoirs.

Quand tes poumons on commencé à te faire souffrir, tu sortais du tas de vêtements pour venir te poser sur les accoudoirs, où l'air était plus abondant. Et je te voyais galérer, à rester à moitié assise et penchée en avant parce que tu ne pouvais pas t'allonger et faire subir à tes poumons le poids de ton corps détendu. Alors, dans ces moments là, c'est moi qui venais dans ton cou ; je me mettais à ta hauteur et je collais ma joue contre toi en te caressant pour essayer de t'apaiser. Et alors j'entendais dans le creux de mon oreille tes petites dents grincer...

 

 

Ce que j'aimais aussi tellement chez toi c'était ta faculté de passer de l'état limite stonne de la ratte super posée au caractère de mâle, à l'état d'éveil, d'excitation et de vivacité absolue.

Genre quand je remplissais votre gamelle ; le bruit des graines contre le récipient en verre, tu savais que c'était l'heure de la bouffe! Des fois pour te taquiner, je le secouais pour le simple plaisir de te voir mendier ; je te faisais patienter un peu pour te voir me scanner l'air de dire « alors, elle vient cette friandise?! ». J'adorais ces retours à tes instincts basiques.

Ou quand je rentrais et que me voyant arriver tu te jetais sur les barreaux et reniflais frénétiquement en passant ton nez entre ces barreaux. La même le matin quand mon réveil sonnait. Je t'entendais sauter sur les barreaux, je me levais la tête dans le cul et te voir encore renifler frénétiquement comme ça comblait déjà ma journée de bonheur.

 

 

Ce que j'ai détesté c'est sentir la mort te ronger peu à peu.

Ça a duré un moment avant ta mort et puis ça s'est arrêté. Cette façon que t'avais pendant cette période de faire ta toilette... C'était trop minutieux, trop méticuleux, trop lent et ça durait trop longtemps. Et ces sautes d'humeurs qui ne te ressemblait pas ; tu étais un pot de colle mais jamais tu n'avais voulu me coller comme ça. Tu t'acharnais sur les barreaux la nuit, ce que tu n'avais jamais fait avant, réussissais à ouvrir les portes, puis je t'entendais vaguement approcher pour finalement te sentir collée à mon cou, comme toujours. Un matin alors que ta crise ne m'avais pas réveillée je t'ai retrouvée pareil dans mon cou. J'étais émue mais j'avais tellement mal aussi, parce que ça voulait dire ce que ça voulais dire.

Pourtant même pendant cette période y'avait encore de la vie dans ce petit bout de ratti, et ce jusqu'à la fin. Tu mangeais toujours aussi bien, le regard était encore là, tu conservais tes petites habitudes, ton poil restait brillant et doux ; il n'y avait que cette maigreur.

Je savais pas trop quoi penser ; je sentais l'échéance fatale approcher, sans vraiment avoir de certitudes, et d'un autre côté tu étais encore toi, hormis ces petits détails.

Et puis ça a changé, plus de détails bizarres. Alors je me suis laissé croire que c'était pas encore le moment pour toi. Que ça avait juste failli. Qu'il te restait encore quelques mois. Trois semaines plus tard je te retrouvais morte.

 

Ce soir là je suis sorti, j'ai passé la nuit dehors pendant que tu mourrais.

Rien, mais vraiment rien chez toi ne traduisait quelque chose d'inhabituel dans ton comportement. Si j'avais eu le moindre doute, je serais restée ; je t'aimais comme si je t'avais faite...

Le soir tu étais bien, tu m'avais même fait le coup du retours aux instincts basiques. Le matin en rentrant je t'ai retrouvée couchée sur le flanc. Tu étais morte seule, dans la nuit. Ça à duré visiblement... Je n'étais pas là pour te rassurer, te caresser et te parler à voix basse comme quand t'étais sur le fauteuil. Je n'étais pas là quand tu mourrais alors que quand tu vivais t'avais déjà tant besoin de ma présence. T'étais toute seule, en train d'agoniser pendant que je riais, loin de toi. Pardon ma puce, pardon!!!

 

Un jour, j'ai eu un gros chagrin. J'étais allongée sur mon lit en train de chialer et de gémir. Ça t'avais réveillée. Tu émergea donc de ce fameux tas de vêtements sur ce fameux fauteuil rouge et tu te blottis dans mon cou. Je me dis que c'était comme d'hab, sauf que cette fois ça me faisait un peu plus plaisir parce que j'étais triste.

Mais je crois bien que ce jour là tu as voulu me réconforter. À chaque gémissement que je poussais tu t'enfonçais doucement dans mon cou, t'y collant un peu plus. Un autre gémissement, et tu recommençais et à chacun de mes gémissements je te sentais te crisper, non pas comme si tu compatissais à ma douleur mais plutôt comme si tu te demandais ce qui pouvait bien arriver à celle qui te parlait toujours avec une voix douce, ou aigüe suivant mon degré de gagatisation. Comme tu souffrais de problème respiratoires, j'avais peur que tu manque d'air, le museau comprimé entre mon cou et mes coussins ; alors j'ai voulu t'enlever de là, te reculer un petit peu pour que tu puise mieux respirer. Mais t'as pas voulu, tu t'es agrippée à mon cou avec tes petites griffes.

Ça m'a tellement émue et réconfortée ; ta réaction m'a mise sur le cul, et pour le coup j'en ai oublié ma tristesse et arrêté de pleurer.

Comment un être si petit et si éloigné de nous peut-il se monter si proche de nous?

C'est tellement bon de vivre ça, tellement dur de ne plus le vivre.

Toi qui n'étais pas humaine... Donc parfaite.

 

Quand je t'ai vu, j'ai pas compris ce que c'était cette chose inerte ; j'ai du mettre dix bonnes secondes à prendre conscience que, oui, c'était toi, là, morte, oui, morte, morte, morte, morte... Je t'ai prise délicatement dans mes mains en criant comme une folle je sais pas combien de « non! » et en chialant comme une tarée sur ta mort et sur ma faute. J'étais dévastée, vidée, comme une merde. J'étais pas là putain!!!

J'ai passé toute la journée à essayer de faire mon deuil avec yuka et à faire ce que j'aurais du faire cette nuit là. Toute la journée je t'ai caressé, parlé, embrassé comme si tu étais vivante. Ton contact était toujours aussi doux. L'idée que le soir je devais t'enterrer m'étais insupportable ; tu ne serai plus là après, fini, plus de toi. Mais une journée c'est pas assez pour dire au revoir, c'est pas assez de temps pour les dernières caresses, les derniers bisous. Et une fois mise en terre, une fois que la terre te recouvrait, j'ai tout de suite voulu recreuser pour te dire un dernier mot, pour une dernière caresse, pour te voir une dernière fois. On a jamais assez de temps pour les adieux... Mais je l'ai pas fait, tu reposais désormais, il fallait plus te déranger...

 

 

De ton vivant j'étais très proche de toi, ma grande malade, pourquoi a-t-il fallu que je sois si loin de toi au moment de ta mort? Je n'ai rien contre elle, mais pourquoi comme ça? Je t'ai abandonné ce soir là... Je regrette tellement!

Quand je pense à toi morte, je me dis que tu ne souffre plus maintenant ; mais j'arrive pas à me consoler parce que je peux pas m'empêcher de penser que t'as froid toute seule dans ton trou, que t'es seule dans le noir et que c'est pas juste, comme au moment de ta mort. J'arrive pas à me consoler avec ce foutu nuage de gruyère. T'es mal parti, comment pourrais-je penser que tu puisse être en paix?

 

Yoshi, Pourquoi t'as rien fait qui puisse me mettre le doute? Fallait me faire comprendre que c'était ce soir! Qu'il fallait que je reste cette nuit là! Mais quand je suis partie, tu pétillais de vie. En partant ce soir là, j'étais loin de me douter que c'était la dernière fois que je te voyais vivante, que c'était la dernière fois que je voyais ton joli regard, si plein de vie quand je suis partie, si vidé par la mort quand je suis revenue...

L'idée de ton agonie et du sentiment de peur et de solitude qui a pu t'envahir à ce moment, toi qui avais tant besoin de la chaleur du contact, me rend dingue!

 

De ton vivant, le simple fait de te regarder faire ta petite vie pouvait me faire venir les larmes aux yeux de bonheur. Ton souvenir m'est tellement douloureux...

Comment un être si petit, si détesté par tant de gens, peut me mettre dans cet état là? Comment on peut aimer à ce point? Je l'explique pas, mais la douleur est là, dans mon coeur, dans mes tripes...

Pardon et merci...

 

Fais de beaux rêves ma belle...

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C'est vraiment un bel hommage que tu as fait là !

Ca m'a fait pleurer ! xD

 

Je sais que ca ne changeras rien.. mais moi, pour être sure qu'ils ne sont pas "seuls", je les enterre toujours par deux au minimum. Des fois c'est par 3 ou par 4.. ca dépend des décès que j'ai. Bon, c'est pas mieux tu vas dire, mais en attendant d'en avoir 2, je les garde au congélateur. Ils sont seuls et froids pendant ce temps c'est sur... mais bon.

 

Bon dodo petite ratte ! bye2.gif

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désolée, je n'ai pas eu le temps de revenir depuis ; je voulais vous remercier pour vos messages.

elle est bien sympa cette petite attention, malaya, envers tes rattoux morts que tu préfère enterrer par deux... c'est touchant.

c'était mon premier décès, mais j'entèrerrais toutes mes rattes au même endroit, pour les mêmes raisons que toi ; ma petite puce devra attendre un petit peu pour avoir de la compagnie...

 

je joins quelque photos de la belle puce :

 

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avec sa copine yuka

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les dernières photos d'elle, bien attaquée par la maladie :

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sur son fameux fauteuil rouge

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dors bien ma douce :blush:

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C'est fou, le même rat , la même histoire :mdr: .

 

Mon siamois, mon premier ratou est mort le mois dernier, je devais être dans la pièce ou l'appart&je ne l'ai vu qu'après, encore chaud, je l'ai caliné, papouillé mais il n'était plus là!

 

J'ai vécu de grands moments de complicité avec lui comme les vôtres wub2.gif , enfin une jolie histoire aussi, je te comprends tellement&me retrouve tant dans tes paroles que c'en est troublant blush.gif

 

Dans tous les cas bon courage à toi ^^ &espérons que ta ratte parfaite&que mon ratou parfait se rencontrent sur ce foutu nuage de grugru happy.gif

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vi, c'est vrai, l'était très zoulie malaya wub2.gif

 

nos petites bêtes... je ne peux que te souhaiter du courage à toi aussi jujux, en espérant que tu guérisse vite de la douleur de la perte chance.gif

 

merci à tous pour vos messages

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