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L'homéopathie - débat


Noriane

Messages recommandés

Bonjour à tous,

 

Suite au topic posté pour des soucis de tâches rouges chez un ratou, http://www.srfa.info/index.php?/topic/92260-t%C3%A2ches-rouges/, un débat sur l'homéopathie s'est, de manière très cordiale, ouvert.

 

Le sujet me semble intéressant, à débattre toujours cordialement bien sûr, alors voilà, merci de resituer la discussion par ici dorénavant !

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J'ai très rapidement parcouru le sujet sans tout lire, mais en bref, ce que j'en pense

 

Fait #1 : L'homéopathie est efficace comparée à un rien. Sur les humains (pas tous), sur les animaux (idem, sans doute pas tous).

Fait #2 : L'homéopathie n'a pas besoin (contrairement aux médicaments classiques) de faire ses preuves comparée à un placebo pour être mise sur le marché. Elle doit en revanche prouver son innocuité. D'ailleurs, elle n'est pas efficace, comparée à un placebo.

 

J'en constate, personnellement, que l'homéopathie est une médecine placebo. Placebo qui peut passer de l'homme à l'animal (par des gestes, etc.). Dénigrer le placebo, quand on sait quel effet il peut avoir (et à son inverse, quel effet peut avoir le nocebo), c'est à mon avis une grosse erreur. Tout comme dire que parce que ça n'a pas d'effets comparés à un placebo, ça n'a pas d'effet tout court.

Le fait qu'on rajoute des effets secondaires, des gestes médicaux (homéopathes), des préparations personnalisées, des incompatibilités, etc. renforce, je pense, justement cet effet placebo. On utilise d'ailleurs toujours des contrôles avec placebo dans les études (injection de sérum phy plutôt que rien du tout, chirurgies placebo, etc.).

 

Je pense que pour des petites choses (éternuements sans que ça touche les voies basses, comme indiqué), en prévention, en accompagnement d'un autre traitement, ça peut être une très bonne chose. MAIS que comme beaucoup de médecines ""douces"", elle ne doit pas se substituer à un traitement allopathique lorsque c'est nécessaire. C'est LÀ qu'il faut insister.

 

Je ne suis pas fan de décrier l'homéopathie (j'ai eu un prof comme ça...) allant jusqu'à dire que "ça ne fait rien" (ce qui est faux.). Ça manque parfois d'objectivité, avec des gens "pour" (ça marche, c'est merveilleux), et des gens "contre" (ça ne fait rien, jetez ça de suite). Ça ne fait pas de mal, alors tant que ça ne se substitue pas à un traitement allopathique, pourquoi pas? Au pire, ça ne fait rien, au mieux, ça aide. Et quitte à ce que les gens "jouent" avec des médicaments, vaut mieux que ce soit avec de l'homéopathie qu'avec les molécules de nos pharmacies (paracétamol...) qui peuvent être très dangereuses.

À titre perso, j'évite de crier sur les topics, lorsque c'est évoqué, que ça n'a pas plus d'effet qu'un placebo, ou qu'il n'y a pas de principe actif... Un peu peur (à tort?) de "casser" cet effet placebo ^^

 

Bon, le désavantage, c'est que Boiron and co vendent ça à prix d'or (peut-être que ça contribue aussi à cet effet?). Mais ça, c'est le problème du consommateur.

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Je suis contente que Aggie et Artefact ait abordé le sujet, ça me démange souvent quand je vois quelqu'un proposer un "traitement" homéopathique sur un topic !

 

Je ne vais pas développer davantage ce que beaucoup d'autres ont déjà détailler (il y a plein d'articles sur le sujet sur internet) car c'est assez clair : un "traitement" homéopathique ne marche que par effet placebo vu qu'il n'y a pas de principe actif dedans (... c'est la définition même d'un placebo !).

 

Par contre, autant je n'en "veux" pas aux gens qui ne sont pas dans un domaine scientifique/médical/paramédical de croire à l'efficacité intrinsèque de l'homéopathie (faut dire que vu le filon juteux que cela constitue, on fait tout pour les maintenir dans la confusion : il n'y a qu'à voir le nombre de personnes qui confondent phytothérapie/aromathérapie et homéopathie :/), autant je suis très perplexe quand je vois des personnes avec un bagage scientifique non négligeable (médecins, pharmaciens...) y croire ET SURTOUT engager la santé d'autres personnes dans leur croyance. Car ne nous leurrons pas, quand on conseille un traitement homéopathique ou autre médecine alternative qui n'a jamais fait les preuves de son efficacité, c'est souvent au détriment d'autre chose (étant donné que ces médecines se créent et font leur pub essentiellement sur la critique de la médecine classique). Et si les cas de patients cancéreux qui se soignent à l'homéopathie restent (heureusement) anecdotiques, les homéopathes se permettent quand même de suivre des pathologies qui ne sont pas sans danger pour lesquelles il existe une alternative allopathique efficace : pathologies infectieuses non virales, dyslipidémie, asthme, et j'en passe.

 

Maintenant, même une fois accepté l'idée que l'homéopathie était un placebo, la question intéressante est de savoir si cela reste une bonne idée de soigner quelqu'un par placebo.

 

En médecine humaine, cela pose un gros problème éthique. Un médecin se doit normalement de donner à son patient "une information claire, loyale, appropriée" : cela exclue donc le fait de donner un placebo. C'est dommage dans un sens, mais les avantages qu'une relation de confiance entre un médecin et son patient apporte sont à mon avis bien supérieurs aux avantages qu'apporte l'effet placebo seul.

 

En revanche, la question se pose bel et bien pour les animaux, pour qui rien n'oblige à donner une "information claire, loyale, appropriée", bien sûr. A ce sujet, j’avoue ne pas être bien informée : je reste sceptique sur la réelle existence de l'effet placebo chez l'animal. Vous avez des liens vers de bonnes études qui traitent du sujet (la flemme de chercher :p) ?

Je m'interroge par ailleurs sur plusieurs points :

-l'effet placebo est-il lié purement à l'ingestion d'un "faux médicament" ou à tout ce qu'il y autour (attention du maître envers son animal quand il doit lui administrer un médicament notamment, auquel cas, on pourrait "mimer" cette attention sans pour autant donner de "faux médicament") ?

-est ce que l'effet placebo chez l'animal est influencé par la croyance qu'a le maître en l'efficacité du médicament ?

 

Je conclurai par la phrase mémorable que m'a un jour sorti le médecin homéopathe/acupuncteur chez qui j'étais en stage pendant 3 mois qui résume tout : "l'important, c'est de se laisser bercer par la musique de l'homéopathie".... voilà voilà xD

 

 

 

 

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On est bien d'accord sur le manque d'effet au dela du placebo. Mais ce dernier n'est pas magique, il se décompose en plusieurs effets qui ne sont pour la plupart pas lies a la croyance en l'efficacité du remède. Il y a une excellente explication ici :

http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article78

En effet, des remèdes homéopathiques a hautes dilutions ne présentent pas de danger en eux mêmes (malheureusement vu le manque de contrôles, certains sont plus concentres et ont provoqué des accidents). 

Par contre il y a un vrai problème avec laisser les gens croire que ca marche, à plusieurs niveaux au delà de l'aspect magique (parce que les explications invoquées contredisent plusieurs lois en physique, biologie, et chimie) :

si cela passe par des médecins "classiques", c'est probablement la version la moins dangereuse, puisque ceux ci passeront à des méthodes plus efficaces quand le besoin s'en fera sentir. Cependant, cela requiert que le médecin mente au patient. Et cela, je pense que nous sommes d'accord pour dire que ce n'est pas souhaitable.

Pour l'application par d'autres, le risque réel est que la limite où il faut passer à des médicaments plus actifs/retourner chez le médecin soit dépassée, parfois dangereusement. Quand on attend que le "médicament" fasse effet, on a plus tendance a attendre un peu plus avant d'aller voir le véto. Ou de changer de traitement, et d'attendre encore, un délai qui peut avoir des conséquences graves.

 

Enfin, si les gens pensent que ca marche, ils sont tentés de l'appliquer à des maladies graves, et où le temps avant traitement est souvent crucial. Quand dans l'interview du directeur général des laboratoires Boiron il y a deux jours (http://www.leparisien.fr/economie/business/laboratoires-boiron-developper-l-homeopathie-en-france-et-dans-le-monde-23-11-2015-5304237.php), monsieur dit " Nous travaillons sur les maladies lourdes comme le cancer et le sida. Encore une fois, il ne faut pas enfermer l'homéopathie dans des maladies légères. ", il y a un vrai problème. De nombreux homéopathes ont été documentés comme donnant des conseils carrément dangereux d'un point de vue médical, allant de méthodes prophylactiques inadaptées contre la malaria à l'usage d'homéopathie pour des maladies graves, ce n'est donc pas un cas isolé, sans parler de la méfiance qu'ils encouragent à l'égard des médecins et de la médecine (je refuse de parler d'allopathie).

Le site What's the harm documente des cas où cela a causé de graves conséquences. http://whatstheharm.net/homeopathy.html. Un bel exemple là aussi : https://www.sciencebasedmedicine.org/the-suffering-the-search-for-natural-immunity-inflicts-on-children/

 

Lors de l'usage de n'importe quel traitement, il y a une balance risque bénéfice, et il faut qu'elle soit positive pour que le traitement soit médicalement recommandable. Ca peut être compliqué, en particulier à expliquer au public, mais il y a une véritéble réflexion là dessus (

Là, il n'y a pas de bénéfice (cf. la décomposition de l'effet placebo dans mon premier lien). Un risque même faible fait donc pencher la balance du mauvais côté. Et il y a des règles contre la publicité mensongère. C'est ce que propose d'appliquer le FTC aux US sur l'homéoathie, d'ailleurs. (https://www.sciencebasedmedicine.org/battle-of-the-feds-ftc-tells-fda-to-do-its-job-regulating-homeopathy/)

 

Quelques références d'intéret plus particulièrement vétérinaire.

L'avis de m'association des vétérinaires anglais sur la question : https://www.sciencebasedmedicine.org/the-english-government-cracks-down-on-alternative-pet-remedies/

Le blog du skepvet : http://skeptvet.com/Blog/

Et un article traduit en francais sur l:homéopathie en médecine vétérinaire : http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article659

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Mon message s'est croisé avec celui de Manzelle :

Mon premier lien donne des réponses à tes questions sur l'effet placebo. C'est le meilleur texte récapitulatif que j'ai jamais vu passer. Après il fut partir dans la littérature spécialisée.

Et on est bien d'accord sur le côté éthique, et la consternation que des gens qui devraient pourtant comprendre comme des médecins et pharmaciens se fassent avoir. Pour moi, même quelques patients qui se traitent à cela au lieu de chimio, c'est trop. Ce n'est plus une anecdote quand c'est le résultat d'une campagne de désinformation organisée.

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Rhaaa, j'ai pas le temps, mais en très bref et en très vrac : il faut distinguer le seul "remède" homéopathique (la granule d'eau sucrée) et l'ensemble de l'homéopathie qui inclut une manière d'envisager le patient et la relation soignant-soigné (écoute, patient envisagé dans sa globalité et non comme une somme d'organes, etc) qui peut avoir un effet important sur l'expression de l'effet placebo - et dont on ferait peut-être bien de s'inspirer, du pur point de vue de cette relation, dans la médecine allopathique. L'effet placebo chez l'animal semble d'ailleurs essentiellement provenir de la relation soignant-soigné (parce que le maître pense faire quelque chose il va aussi porter une attention particulière, se comporter différemment avec son animal, c'est une sorte de placebo transitif / par procuration). J'ai des refs là-dessus mais pas sous la main : l'effet placebo existe chez l'animal (et le bébé) par la médiation de celui qui administre le remède.

 

Reste la question éthique de servir un (gros) mensonge autour de ça, et le potentiel retard de prise en charge sérieuse induit, qui a durci ma position au fil du temps sur le sujet. J'étais autrefois assez proche de la position d'ambrozy : l'effet placebo, finalement, ça marche, alors pourquoi dénigrer l'emploi de l'homéopathie, même sans naïveté aucune, puisque le placebo, ça marche. J'ai un peu évolué là-dessus, pour les raisons citées. Pour autant je pense qu'il y a des idées à piocher dans l'analyse du succès de l'homéopathie, qui sont "importables" ou en tous cas pas incompatibles avec la médecine, principalement sur le plan de la relation soignant-soigné et de la manière de considérer le patient comme sujet.

 

Bon c'est super en vrac, je reviendrai.

 

(Et pour la mémoire de l'eau, un argument qui m'a fait le plus rire : si la mémoire de l'eau existe, pensez aux stations d'épuration à chaque fois que vous utilisez l'eau du robinet ^^)

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Mon premier lien donne des réponses à tes questions sur l'effet placebo. C'est le meilleur texte récapitulatif que j'ai jamais vu passer. Après il fut partir dans la littérature spécialisée.

 

 

Je connais pas mal l'effet placebo et ses limites chez l'humain, mais justement mes questions portent sur la particularité de l'étude de cet effet chez l'animal ^^

 

En fait je me suis mal exprimée, mes questions ne portent pas vraiment sur l'effet placebo dans son ensemble dont je sais qu'il est multifactoriel, mais de la persistance d'un effet DU placebo (donc de l'effet stricte du fait d'avaler un médicament) chez l'animal (qui, je crois, existe bel et bien chez l'homme ? je t'avouerai que j'ai jamais regardé comment sont fichues les études sur l’effet placebo chez l'homme, et notamment comment sont pensés les groupes contrôles).

 

Car c'est ce qui nous intéresse : la question de savoir si donner des granules homéopathiques peut avoir un intérêt chez l'animal n'est pas vraiment celle de l'effet placebo mais celle de l'effet DU placebo. En effet, si l'effet placebo chez l'animal dépend essentiellement (outre l’évolution positive naturelle de la maladie bien sûr) de l'intervention du maître (intérêt qu'il porte à son animal) et non du fait d'avaler une granule (et c'est ce que je crains : autant on peut supposer une forte suggestion autour du fait d'avaler un médicament chez l'homme en dehors de toute autre influence, autant j'ai plus de doutes quant au fait qu'elle existerait chez l'animal), ça signifie bien qu'effet placebo ou pas les granules homéopathiques restent inutiles. A moins que la conviction qu'a le maître dans le bien fondé de son intervention joue pour beaucoup dans cet effet  (on sait que cet effet existe chez l'homme, et que les médecins convaincus soignent mieux que les médecins sceptiques.. je ne sais pas ce qu'il en est chez l'animal) auquel cas ça peut avoir un intérêt que les maîtres croient en l'efficacité de leur granules pour maximiser l'effet placebo.

 

M'enfin, dans tous les cas, l'effet positif à espérer de ces granules en taisant la réalité qui est la leur (leur absence de principe actif) me semble être bien mince vis à vis du danger que cela entraîne :)

(pour répondre au message d'Ambrozy, à propos de la "peur" de casser l'effet placebo).

 

 

 

Rhaaa, j'ai pas le temps, mais en très bref et en très vrac : il faut distinguer le seul "remède" homéopathique (la granule d'eau sucrée) et l'ensemble de l'homéopathie qui inclut une manière d'envisager le patient et la relation soignant-soigné (écoute, patient envisagé dans sa globalité et non comme une somme d'organes, etc) qui peut avoir un effet important sur l'expression de l'effet placebo - et dont on ferait peut-être bien de s'inspirer, du pur point de vue de cette relation, dans la médecine allopathique
.

 

Pour avoir fait un stage chez un médecin homéopathe-acupuncture (me demandez pas comment je me suis retrouvée là dedans >< c'était dur d'avoir pendant 3 mois un maître de stage auquel je n'apportais aucun crédit), je pense en effet que la qualité relation soignant-soigné joue beaucoup dans ce type de médecine, et que c'est avant tout ce que les patients viennent rechercher (car ils ont toutes les raisons d'être déçu sur ce plan là par la médecine classique).

Maintenant, dans le cas que j'ai pu observer, la qualité d'écoute était grandement facilitée par 2 paramètres : le médecin en question ne bossait que les aprem (donc beaucoup plus reposé qu'un médecin lambda, et donc plus disposé à écouter l'hypocondriaque du coin se plaindre de son mal de bide-mal de tête-faitigue-douleur de l’auriculaire droit pendant 1h), et qu'il faisait payait sa modeste prestation.... 60 euros (ou 80, je sais plus). Oui oui. Je pense qu'on aurait beaucoup plus de med gé à l'écoute s'ils avaient les mêmes conditions de travail xD

D'ailleurs, je me demande dans quelle mesure le prix de la consultation ne participe pas fortement à cet effet palcebo.

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Le prix de la consultation semble participer (c'est comme en psychanalyse, la consultation DOIT être payante pour avoir un impact, après l'efficacité de la psychanalyse est un autre débat).

Je me suis plantée hier soir, j'ai mis le lien vers un article plus ancien (je me disais bien qu'il manquait des figures, mais sur le téléphone cela semblait ok. D'ailleurs, il est bien aussi). Le bon article de Jean Brissonet (2011) est la : http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1604

Il est plus synthétique et rajoute des recherches récentes montrant qu'on n'a pas besoin de l'objet placebo pour obtenir la réponse souhaitée (ni de mentir d'ailleurs) : pour les animaux, c'est donc parfaitement obtenable aussi. Pour celles qui ont la flemme, allez au moins voir les figures, qui décomposent ce qu'on appelle effet placebo en plusieurs composantes, dont une seule, très reduite, est le réel effet placebo. Et oui, comme le dit Manzelle, le comportement du médecin est crucial. C'est peut être d'ailleurs un problème avec le fait d'avoir un médecin fixé, peut-être qu'un autre praticien plus compatible ou accessible serait beaucoup plus efficace pour certains patients.

 

Pour revenir brièvement sur l'effet nocebo, c'est un autre problème des praticiens alternatifs. Ils ont également un corpus de maladies imaginaires (parfois liées à des pathologies diffuses et difficiles à diagnostiquer), avec des tests sanguins sans sens réel. Du coup, le patient se pense gravement atteint et débourse joyeusement et longtemps, mais cela lui rajoute une inquiétude supplémentaire qui fait qu'il va collectionner tout ce qui pourrait être un symptôme, ce qui rajoute au stress en un cercle vicieux. Tout cela peut de plus cacher de reels problèmes de santé...

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Bon super le net qui saute et au le post derrière ton oreille -_- 

 

Perso ce que je reproche à l’homéopathie c'est qu'elle sert bien souvent de "bonne conscience" aux gens. Genre un rat qui aurait besoin d'un traitement, on le met sous homéopathie "mais sisi je fais quelque chose hein". Parfois la première visite véto, la première molécule testée ne marchent pas, et souvent les gens se tournent direct vers l'homéopathie au lieu de creuser un peu plus (tant que le rat va "pas si pire"). C'est vraiment ça que je trouve dangereux, que ça devienne une substitution facile, pas chère et "normale" à des traitements qu'on a pas trop eu envie de creuser. 

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Oui. Quand les maîtres ne se tournent pas directement vers l'homéopathie avant même d'essayer de la vraie médecine vétérinaire parce qu'une fois précédente ils n'ont pas pu sauver Ratatouille (peut-être traité trop tard/avec la mauvaise molécule/atteint de quelque chose de foudroyante) alors que leur voisine a réussi a sauver Marcel de la "même" chose avec des granulés : nous avons clairement un problème de sursimplification des diagnostics, surtout ceux fait à l'arrache par les proprio, mais également par des vétos non spécialistes.

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L'homéopathie ne me dérange pas, tant qu'elle est prise pour ce qu'elle est: un effet placebo. Il y a un effet qui existe à cause du rapport à l'animal pendant le soin et du conditionnement Pavlovien. Maintenant, il faut quand même préciser que l'homéopathie ne prétend qu'apaiser les maux et en aucun cas soigner. ça doit lutter contre le mal de gorge mais ça ne fera pas disparaître l'angine, même si ça fonctionne. Ce n'est pas non plus un médicament, l'homéopathie n'ayant jamais passé avec succès l'étude ad hoc. 

Maintenant, il y a deux choses qui me déplaisent avec l'homéopathie: ses excipients (qui eux ne sont pas toujours innocents) et la tendance des gens de faire leur popote d'"auto-médication" pour s'éviter des frais vétérinaires. 

Une étude sérieuse que j'avais trouvé en me documentant sur le sujet disait que l'écrasante majorité des médecins prescrivent de l'homéopathie mais plus de la moitié d'entre eux admettent n'y connaître absolument rien sur le sujet (étude datée de 2008 si ma mémoire est exacte). C'est un peu prescrit "au petit bonheur" et ce n'est pas professionnel du tout. 

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Merci pour ton lien Aggie ! Je suis surprise, je pensais que l'effet placebo avait été beaucoup plus étudié :/

 

Pour en revenir à l'utilisation de l'homéopathie chez le rat, j'ai l'impression qu'elle est souvent utilisée pour un type particulier de pathologies : les petits problèmes pour lesquels on ne sait pas si on doit donner un médicament ou laisser les choses s'améliorer d'elles mêmes. C'est une habitude apparemment très française de penser que toute pathologie nécessite l'administration d'un médicament, et qui explique certainement en grande partie à mon avis le succès des "médicaments" homéopathiques dans notre pays. Ne rien faire ou alors se "contenter" de règles de vie hygiéno-diététiques (manger équilibré, dormir suffisamment, avoir une activité physique régulière, et surtout éviter les facteurs pouvant aggraver/déclencher la pathologie... et attendre que ça passe) est impensable pour beaucoup de gens.

 

En ce qui concerne le rat, je pense notamment à la "petite rhinite chronique du rat domestique". C'est un problème trèèèèès fréquent, mais au final assez mal défini (où ça commence, où ça s'arrête ? quand est ce que commence la pathologie respiratoire plus grave ?), et dont la prise en charge est loin d'être consensuelle.

Vous avez tous dû avoir des rats qui éternuent un peu plus que la moyenne (juste un peu, pas par grosses quintes, sans sifflement respiratoire) de façon chronique, avec quelques périodes d'accalmie et d'aggravation, mais sans aucune altération de l'état générale, sans aucun signe auscultatoire/radiologique d'atteinte pulmonaire, et qui vivent comme ça, 2 ans ou plus sans soucis, sans connaître d'aggravation. On fait quoi pour ces rats là ?

 

 

Il y a ceux qui ne donnent rien et ne font rien, ou essaient juste (c'est mon cas) d'éliminer le plus possible d'éventuels facteurs aggravants de l'environnement (notamment cage propre +++ avec une litière la moins poussiéreuse possible, car c'est le principal facteur aggravant que j'ai pu observer). Et ne donnent un médicament que s'il y a aggravation (ce qui, au final, est très rarement le cas : la plupart de mes rats qui avaient cette petite rhinite chronique, ne sont absolument pas décédés de pathologie pulmonaire !).

A l'opposé il y a ceux qui enchainent les traitements antibiotiques (ou autres traitements : corticoïdes par exemple), en étant confrontés à chaque fois à une récidive.

 

Et au milieu, il y a tous ceux, très nombreux, qui ne supportent pas l'idée de ne "rien" faire, mais en même temps sont persuadés qu'enchaîner des traitements "lourds" est néfaste, et ciblent sur ce qu'ils pensent être "le milieu" : pour certains c'est l'homéopathie, pour d'autres ce sont tous les "boosters de système immunitaire" (dont je me demande toujours si on a une preuve de l'efficacité ?), pour d'autres l'aromathérapie (dont je ne conteste pas la concentration en principes actifs, mais dont je me demande toujours si les indications et le mode d'administration ont été suffisamment étudiées pour que le rapport bénéfice/risque soit satisfaisant ?).

 

Je pense en fait qu'on (et les vétos) manque d'idées claires vis à vis de ce problème : peut on réellement considérer cela comme une pathologie ? ou est ce juste un symptôme, qu'il faut surveiller certes, mais ne pas traiter en temps que tel ? Il y a t-il un bénéfice à vouloir traiter à tout prix ? L'homéopathie n'a pas d'efficacité intrinsèque, ok, mais que penser de toutes les autres choses que les gens donnent en terme de d'utilité et/ou de risque (propolis, inhalations d'huiles essentielles, etc...) ?


 

 

 

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Sur le fameux "booster le système immunitaire" un autre sujet intéressant également commis par Aggie :

http://rat-asso.fr/viewtopic.php?f=84&t=1136

 

Ton analyse Manzelle me fait penser à un dicton que tu as dû croiser dans tes études : un rhume soigné guérit en 7 jours, un rhume non soigné en une semaine. C'est pile la situation que tu décris de cet entre deux où on ne veut pas bombarder de traitements lourds mais on est embêté de "ne rien faire". Et aussi pile la situation où les utilisateurs de l'homéopathie vont te dire que "ça a marché", ne se rendant pas compte que le rhume aurait guéri de la même manière sans les granules magiques.

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Ton analyse Manzelle me fait penser à un dicton que tu as dû croiser dans tes études : un rhume soigné guérit en 7 jours, un rhume non soigné en une semaine.

 

Je la connaissais pas, mais merci, entre ça et le "vous savez comment on appelle une médecine qui a fait la preuve de son efficacité" ou "pensez aux stations d'épuration", tu m'as donné de quoi égayer mes speechs sur l'homéopathie  xD

 

 

 

 Et aussi pile la situation où les utilisateurs de l'homéopathie vont te dire que "ça a marché", ne se rendant pas compte que le rhume aurait guéri de la même manière sans les granules magiques.

 

 

M'en parle pas. J'étais à une soirée hier et j'ai passé la moité de mon temps à expliquer à une PHARMACIENNE que non "j'ai étais soignée jusqu'à mes 14 ans avec de l'homéopathie" et que "quand tu prends alium cepa xCH tu vois bien que ton nez s'arrête de couleur !!" n'étaient pas des preuves suffisantes de l'efficacité de l'homéopathie. Devoir expliquer le principe d'un groupe contrôle à quelqu'un qui a fait des études similaires aux miennes, c'est chelou quand même :unsure:

Elle ne voyait pas non plus où était le problème quand je lui ai expliqué que l'homéopathe chez qui j'avais fait mon stage avait osé me sortir, à propos du principe de similitude, que "le fonctionnement de l'homéopathie n'a strictement rien de mystérieux, c'est ni plus ni moins le même principe qu'un vaccin !"  (et je m'en veux, j'étais tellement consternée au moment où il m'a sorti cela que j'ai pas réussi à répliquer xD).

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Il faut que j'achète les bouquins du Pharmachien, ne fût-ce que pour subventionner ce genre de boulot de communication...

Manzelle, ta pharmacienne me fait peur (mais je ne sais pas si malheureusement elle n'est pas assez representative), elle devrait aussi avoir une maîtrise des principes de la chimie, et en effet de la manière de déterminer l'efficacité.

 

Je me suis aussi souvent demandé pour les rats si la recommandation d'antibios n'était pas parfois anticipée. Il y a aussi plein de maladies virales chez les rats, et tant qu'il n'y a pas d'infection bactérienne par dessus ? Ma véto n'est pas très fan des antibiotiques en première instance (et j'ai très rarement eu de deuxième session, ni de descente aux poumons, donc mon expérience est limitée). Pour les inhalations, je me mefierai aussi : la plupart du temps il n'y a pas d'effet prouvé, et dans d'autres pays (Australie et UK), l'idée même d'en employer les horrifiait dans les discussions sur les forums. Par contre la vapeur d'eau chaude peut améliorer, au moins d'un point de vue confort, et c'est peut-être aussi pour cela qu'on a l'impression que les huiles essentielles marchent (c'est comme le sirop contre la toux homéopathique, c'est l'excipient qui fait un effet).

 

Oui, le booster le système immunitaire est un grand classique, et pas une bonne idée du tout en fait. On sait ce que fait un système immunitaire en overdrive, et même juste une augmentation peut entraîner des AVC et autres joyeusetés, même suite à une infection. Heureusement, la plupart des remèdes pour ce faire sont des arnaques.

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Après tout ça c'est aussi de l'expérience et je préfère encore un novice qui file chez le véto et colle son rat sous traitement même si ça aurait peut être pu passer seul (j'ai vu les ravages du "non non ca va bien je donne de l'homéo ce WE sur un rat né chez moi, autant dire que ça m'a laissé un gout amer). Quand on a un peu de bouteille on arrive à faire la part des choses, on ne se stresse plus pour 3 éternuements, et du coup on a tendance à mieux utiliser les antibiotiques. 

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  • 2 semaines après...

 

En médecine humaine, cela pose un gros problème éthique. Un médecin se doit normalement de donner à son patient "une information claire, loyale, appropriée" : cela exclue donc le fait de donner un placebo. C'est dommage dans un sens, mais les avantages qu'une relation de confiance entre un médecin et son patient apporte sont à mon avis bien supérieurs aux avantages qu'apporte l'effet placebo seul.

 

En revanche, la question se pose bel et bien pour les animaux, pour qui rien n'oblige à donner une "information claire, loyale, appropriée", bien sûr.

Code de déontologie vétérinaire, article 35 (communication et information), alinéa 3 :

 

"Toute communication préserve le secret professionnel auquel les vétérinaires sont tenus. Elle doit être loyale, honnête et scientifiquement étayée. Elle ne doit pas induire le public en erreur, abuser sa confiance ou exploiter sa crédulité, son manque d'expérience ou de connaissances."

 

vv

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Code de déontologie vétérinaire, article 35 (communication et information), alinéa 3 :

 

"Toute communication préserve le secret professionnel auquel les vétérinaires sont tenus. Elle doit être loyale, honnête et scientifiquement étayée. Elle ne doit pas induire le public en erreur, abuser sa confiance ou exploiter sa crédulité, son manque d'expérience ou de connaissances."

 

vv

 

Je pense que ça s’adresse aux humains qui parlent au vétérinaire (et le paient), pas aux clients animaux susceptibles de prendre le placebo, en l’occurrence…

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manzelle disait qu’un médecin peut difficilement prescrire un placebo, fut-il efficace, puisqu’il se doit de « donner une information claire, loyale, appropriée » ; or, s’il te dit que c’est un placebo, ça marchera forcément moins bien qu’en ne le sachant pas. Et que donc ce serait beaucoup plus réalisable en médecine vétérinaire, puisque dans tous les cas, on ne va pas dire à l’animal que c’est un placebo, de fait…

 

Donc je ne pense pas que l’article du code de déontologie vétérinaire que tu as cité soit pertinent, puisque c’est aux maîtres humains qu’il s’adresse…

 

En fait je ne sais pas si c’est beaucoup plus clair comme ça, désolée… xD

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En même temps, je pense qu'en ce qui concerne les placebos, ça peut sortir un peu de ce contexte strict là. En médecine humaine ou véto.

Parce que si tous les médecins se confortaient strictement a cette règle, on n'aurait jamais de tests impliquant des placebos... (Ok, on peut aussi me dire que c'est dans des conditions bien différentes de prescription en cabinet, et c'est vrai).

Mais bon...

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